JOURNEE MONDIALE DES JEUNES
La messe a commencé avec une heure et demi de retard et aussitôt, une fille, représentante de la jeunesse de Kinshasa a prie la parole pour saluer la présence de son Eminence ainsi que l’assemblée réunie. Elle a lancé un message fort au cardinal. Au fait, elle n’a fait qu’étaler ce que le pasteur de l’Eglise de Kinshasa connaissait déjà à savoir l’émergence des antivaleurs, la corruption, la tricherie, le manque d’emploi, la formation d’une jeunesse avertie etc. « Le chemin du monde nous demande d’abandonner les sentiers du moindre effort pour resplendir de la lumière du Christ. Mais en même temps nous sommes exposés aux vents contraires. Nous voulons grandir dans la pratique des vertus cardinales. Mais nous ne savons comment et par où commencer ». Ils estiment que la formation des responsables des mouvements d’actions catholiques serait aussi une piste palliative à ce tsunami qui les submerge.
Je vous exhorte enfin de voter de manière raisonnable. Je vous prie de bien suivre les formation électorales dispensées dans vos paroisses ».
Bonne Fête à vous tous.
NOUS SOMMES TOUS EGAUX, MAIS LA VIE A SES CAPRICES »
CEREMONIE D’INNAUGURATION DE L’ECOLE DE LA CHARITE Aujourd’hui en présence du cardinal Laurent MONSEGWO PASSIGNA, du Père général des prêtres Cavanis et nombreux invités ambassadeurs, prêtres, religieux et religieuses ainsi que plusieurs paroissiens de St-Luc, a eut lieu, la cérémonie de bénédiction du Centre d’ACCUEIL des enfants défavorisés et annexes. Ce centre comprend en son sein une école qui compte déjà 200 enfants dont 130 garçons et 70 filles. Dans son allocution après la prière et bénédiction de la maison le cardinal disait : « bénir une maison, c’est bénir la demeure de Dieu et bénir ceux qui demeure dans cette maison ». Dans le cas présent, qui est celui d’une école, le cardinal à fait une prière d’intercession pour la bénir et bénir ceux qui y étudieront. Remerciant le père général des prêtres Cavanis, le cardinal disait, que la ville de Kinshasa regorge une multitude des enfants qui ne cessent d’appeler au Christ leur condition humaine. Il a invité les pères et responsables de cette école d’apprendre à ces enfants le don de soi et l’amour du Père. Qu’ils apprennent à se donner sans attendre de retour. Et s’adressant aux enfants, futurs locataires de cette maison, il les a exhorté en ces termes : « enfants, prenez soin de cette maison qui vous héberge désormais ». Malheureusement, une innocence remarquable se lisait sur leur visage.Après, vient les mots de circonstance du père général des Cavanis qui a vraiment remercié le cardinal de sa franche proximité et du soutien qu’il ne cesse d’accorder à ses prêtres. Le père disait entre autres, « au cardinal, à la CENCO et aux autorités de ce pays, je promet obéissance, engagement et fidélité dans un esprit d’inculturation véritable ». Ainsi, plusieurs jeux et scénettes ont égaillés la soirée qui s’achèvera par un cocktail somptueux et délicieux.Gaméndé Aubert
L’Eglise d’Afrique est-elle l’avenir du catholicisme ?
Entretien avec l’ancien supérieur-général des Missions africaines
ROME, Dimanche 13 Fevrier 2011 (ZENIT.org) - Le continent africain a souvent été appelé le continent oublié. Toutefois, avec les visites des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, l'Afrique s'est révélée aux fidèles comme abritant l'une des populations catholiques dont la croissance est la plus rapide au monde.
Pour la Société des missions africaines (SMA), l'Afrique est loin d'être tombée dans l'oubli. Cette organisation est présente sur le continent africain depuis plus de 150 ans.
Pour en savoir plus sur ces missionnaires et leur travail en Afrique, l'émission de télévision « Là où Dieu pleure » a interviewé Mgr Kieran O'Reilly.
Mgr O'Reilly a été consacré évêque de Killaloe, en Irlande, en août dernier ; avant cette nomination, il a été près de 10 ans supérieur général de la Société des missions africaines.
Q : L'Afrique a connu une explosion du catholicisme, passant de 1,2 million de fidèles en 1900 à plus de 140 millions aujourd'hui. A quoi attribuez-vous cette explosion de foi en Afrique ?
Mgr O'Reilly : Comme diraient beaucoup de mes amis évêques en Afrique, « c'est avant tout une bénédiction de Dieu et une grande grâce » de voir le nombre de baptêmes, d'adultes comme de jeunes, de voir le nombre de personnes qui s'approchent des autres sacrements.
Mais je pense que la réalité principale de l'Afrique est que, depuis son indépendance il y a entre 40 et 50 ans, nous avons assisté à un énorme développement de l'urbanisation dans ce pays. Avec la croissance des villes, beaucoup ont quitté les zones rurales pour se retrouver dans des villes, qui leur sont en grande partie inconnues, jusqu'à pouvoir intégrer les communautés déjà présentes. Très souvent, ces communautés maintiennent des liens avec les Eglises, ce qui explique que les gens déplacés des zones rurales intègrent immédiatement les structures de la vie de l'Eglise dans les zones urbaines.
Et sans doute le font-ils parce qu'il s'agit d'une réalité qu'ils connaissent dans cet environnement auquel ils ne sont pas du tout habitués ?
Oui, mais il existe aussi en Afrique un sens très fort des liens unissant les villages et les villageois qui sont déjà établis dans les villes. Les contacts sont immédiats. Vous vous déplacez peut-être géographiquement, mais pour vous retrouver avec des gens de votre région et de même origine.
Le travail missionnaire a-t-il changé à cause de l'urbanisation ?
Si je parle pour nous, pour notre institution missionnaire - puisque l'une de nos principales œuvres est l'évangélisation - ce travail a changé. Il évolue constamment en fonction de la réalité du nombre de personnes à qui nous avons à faire aujourd'hui. Et si on parle de chiffres, ceux-ci correspondent à la croissance démographique, considérable surtout dans l'Afrique sub-saharienne au cours des 30 dernières années et qui continuera de l'être : bonne santé, eau potable, autant de facteurs qui ont contribué à cette croissance. La réalité de l'expansion de l'Eglise est étroitement liée à la croissance de l'Afrique.
En effet, 90% de la population, dit-on, a moins de 24 ans. C'est donc un défi aussi pour l'Eglise. Comment envisagez-vous la pastorale des jeunes à présent ?
C'est un défi énorme. Une des choses qui m'a frappé quand je me suis rendu dans les grandes villes comme Kinshasa, Lagos, Abidjan, Nairobi, ou autres villes d'Afrique, est le nombre incalculable de jeunes - surtout ceux des écoles secondaires - et ensuite le nombre de personnes diplômées de l'université, mais qui se trouvent sans travail. On assiste à un formidable mouvement chaque jour. Il suffit de se rendre à Lagos pour voir ces foules de gens et la difficulté même pour l'Etat de fournir les services de base pour une population dont la croissance est aussi rapide.
L'infrastructure nécessaire est énorme. Donc pour nous en tant qu'Eglise, quand nous avons démarré, une des principales choses que nous avons faites a été de créer des écoles. Nous avons construit l'église et, tout de suite après, une école à côté - ou, comme cela arrive souvent dans les premières missions - l'église était l'école. Mais aujourd'hui, vu le grand nombre d'enfants qui doivent aller à l'école, l'Eglise n'est plus en mesure de le faire toute seule, et souvent l'Etat ne dispose pas des ressources suffisantes. Aussi nous devons apporter cette contribution spéciale parce que l'éducation est toujours et encore l'espoir.
Quelle est la solution ?
La solution est de ne pas perdre espoir. La solution est de s'engager. La solution est de continuer à travailler avec l'Eglise locale, travailler avec les groupes locaux, demander l'aide d'organisations comme l'Aide à l'Eglise en détresse, de généreux donateurs à l'étranger. Les gens pourraient dire : « Nous sommes fatigués de donner ». Non, on n'est jamais fatigué de donner ; c'est pour les enfants, pour leur avenir, c'est pour l'espérance. On ne peut jamais être fatigué de cela. Le défi est énorme, parce que la population continue de croître.
En 2050, dit-on, trois pays africains se classeront parmi les dix plus grands pays catholiques du monde : l'Ouganda, le Congo et le Nigeria. L'Eglise en Afrique est-elle l'avenir du catholicisme ?
C'est une question difficile. Je répondrais qu'une grande partie, mais pas tout, du catholicisme futur se trouve en Afrique et, par conséquent, il devrait y avoir, selon moi, une prise de conscience plus grande de la réalité africaine au sein de notre Eglise. Elle n'est pas très loin de Rome. Il suffit de traverser la Méditerranée, mais parfois cela peut paraître très loin. Ainsi est et sera la réalité démographique. Je pense donc qu'à tous les niveaux dans l'Eglise, il doit y avoir une réelle prise de conscience de ce fait et une planification dynamique en ce qui concerne cette réalité.
Quelle est la force de la foi africaine ?
Je pense que la force de la foi africaine vient des gens eux-mêmes, de la façon dont ils se sentent concernés par l'existence de Dieu, par la réalité de Jésus-Christ dans leur vie, et de la façon dont le christianisme est capable de puiser dans un riche contexte au sein de leurs cultures caractérisées par l'entraide, la générosité. Il y a un grand sens du partage - « ce qui est à nous appartient à tous » - alors que, peut-être, dans d'autres cultures nous sommes plus égocentriques. Là où cela est le plus visible, c'est à table. Il y a toujours de quoi manger pour tout le monde, ce n'est pas un problème, on mettra davantage de riz. Personne ne partira en ayant faim. Ils ont ce sens, si vous voulez, qui est le cœur de l'hospitalité et de l'accueil chrétiens. C'est très frappant quand vous parcourez l'Afrique. Il est toujours présent.
Quelle est la faiblesse de la foi catholique ?
Une de ses faiblesses est, je crois, de n'avoir pas su affronter assez vite certaines des réalités de l'environnement.
Par exemple ?
Un des phénomènes qui constituera toujours un problème est celui de la corruption. La corruption dans la société est une maladie terrible, qui provoque de terribles dommages à l'ensemble du tissu social. Des gens bien, qualifiés, ne réussissent pas à trouver du travail parce qu'ils ne donnent pas de dessous de table. Toute la structure du pouvoir peut être ainsi centrée sur des pratiques de corruption et de pots de vin. L'Eglise tente d'y remédier, mais c'est très difficile, parce que cette pratique est aujourd'hui tellement enracinée dans de nombreuses cultures et très souvent due, il faut le dire, aux dirigeants et aux étrangers, qui sont venus pour tirer profit de tout, notamment de l'extraction des ressources naturelles. Pour obtenir les meilleures conditions, ils n'hésitent pas à payer, et s'il n'y a pas de contrôles et de comptes dans le pays, tout s'écroule.
Passons à un autre sujet : nous avons parlé jusqu'ici de la croissance du catholicisme, mais l'islam aussi a connu une croissance. Un Africain sur trois se considère musulman. Quel défi cela pose-t-il à l'Eglise catholique en Afrique ?
Le plus grand défi est celui de réussir à travailler avec nos frères et sœurs qui vivent à la porte d'à côté. Notre église s'élève près d'une mosquée. Ils travaillent dans le même champ, prennent les mêmes bus. Par conséquent, une des choses les plus importantes est le respect mutuel. Ce respect doit être développé et s'accompagner d'une compréhension de notre part, et de leur part, des valeurs qui sont les nôtres et, ce faisant, on commence bien sûr à découvrir que nos valeurs sont communes, et qu'il existe une commune recherche de ce qui est bon et juste.
Le risque est - et l'a toujours été en Afrique avec ces deux grandes religions que vous avez mentionnées - que les éléments extrémistes des deux côtés cherchent à les exploiter à des fins politiques, sociales ou économiques pour tenter de déstabiliser une région, un gouvernement ou un ministère. Mais, selon moi, un des faits les plus importants survenus au cours des 30 dernières années est la grande avancée dans le processus de rapprochement et comment nous travaillons ensemble aux différents niveaux du gouvernement. Je sais qu'au Nigeria, lors des récentes émeutes dans l'Etat de Bauchi, le chef de l'Eglise catholique et l'imam se sont rencontrés immédiatement pour s'entretenir des évènements et trouver une solution. Il y a donc, de façon certaine, un grand mouvement vers une meilleure entente et un plus grand respect des positions réciproques, et vers la prise en considération de leurs modes et de nos modes respectifs de vivre et de travailler ensemble.
Le pape Benoît lui-même a évoqué avec force cette question du dialogue avec l'islam comme étant la solution à nombre des conflits qui semblent se déchaîner ?
Effectivement. Malheureusement, beaucoup de ces conflits sont « instrumentalisés », comme on dit, au profit de quelques politiciens ou de quelques personnes ; alors, tout le travail qui a été effectué sur le terrain est très rapidement réduit à néant, et il faut tout recommencer. Comme nous essayons de bâtir une société juste et que les valeurs de l'islam sur ce point sont les mêmes que les nôtres, nous y travaillons ensemble.
Le christianisme comme l'islam ont incorporé de nombreuses croyances traditionnelles africaines. Peut-on parler ici de syncrétisme ? On observe aussi un renouveau de ces croyances traditionnelles. Qu'en pensez-vous ?
C'est très intéressant. Il y a un renouveau, probablement en lien avec le Brésil et les divers cultes qui se sont développés dans ce pays. En lien aussi, je pense, avec les médias. Il existe un énorme marché de récits et de spectacles dans lesquels la sorcellerie a le beau rôle. Un phénomène aujourd'hui largement répandu en Afrique. Je le constate dans tout le pays. Il s'agit vraiment d'un énorme défi. A maints égards, cela peut venir d'une situation de grande pauvreté et chômage. Même les meilleures personnes, dans l'intérêt de leurs enfants, chercheront dans n'importe quelle direction. Ils iront n'importe où si leur enfant est malade. Qui ne le ferait ?
Par conséquent, la réponse, une fois encore, doit être l'éducation, une compréhension correcte de ce que l'Eglise catholique fait. C'est quelque chose dont nous sommes conscients : une formation approfondie de nos ministres, religieux et laïcs, sur les aspects de cette question. Et cette situation ne devrait pas nous ramener en arrière au temps où régnait la peur et où ces forces exerçaient un pouvoir démesuré sur la vie des personnes. Il ne doit pas en être ainsi. Ce risque est toujours présent dans les sociétés où dominent la pauvreté, la misère, le chômage.
Dans le document « Ecclesiae in Africa », Jean-Paul II affirme que l'heure de l'Afrique a sonné. Le croyez-vous ?
Oui, à certains égards. Au sein de l'Eglise, assurément l'heure est venue, à en juger par les statistiques que vous avez citées et le fait qu'elles devraient croître dans les 10, 20, 30 prochaines années. L'Afrique, malheureusement, avec le monde économique tel qu'il est - est de plus en plus marginalisée et exploitée dans une grande mesure uniquement pour ses ressources, comme on peut le voir avec ce que font les grandes puissances. Mais en ce qui concerne l'Eglise, je dirais que son heure est arrivée, et je crois que le pape Jean-Paul II avait compris que, dans l'avenir, l'Afrique sera un continent de plus en plus central - peut-être pas dominant, mais central pour la vie et la mission de l'Eglise.
Comment cela changera-t-il l'Eglise universelle ?
Pour le meilleur, je l'espère, parce que je suppose que la richesse de toutes nos églises, d'où qu'elles viennent, est la richesse de quelqu'un comme Paul qui a des racines quasi gréco-juives, les amène à Rome et introduit l'Evangile. C'est pourquoi, si nous pouvons inculturer intégralement l'Evangile en Afrique, l'Afrique redonnera à l'Eglise universelle une richesse que nous ne pouvons même pas imaginer. Et si nous pouvons voir le visage du Christ tel qu'il se manifeste dans leurs cultures, alors nous aurons une richesse que l'Esprit veut que nous ayons.
Que vous a apporté l'Afrique ?
Elle m'a donné le sens de la présence de l'esprit dans ses communautés. Les communautés que j'ai rencontrées sont les plus exaltantes et les plus humbles. Cette façon dont les gens peuvent s'entraider, partager sans compter. Ils se donneront avec la même générosité au service de l'Eglise. Ils sont incroyables. Ils aiment l'Eglise.
Propos recueillis par Mark Riedermann pour l'émission télévisée « La où Dieu pleure », conduite par la Catholic Radio and Television Network (CRTN), en collaboration avec l'association Aide à l'Eglise en Détresse (AED).
Sur le Net :
- Aide à l'Eglise en détresse France
http://www.aed-france.org/
- Aide à l'Eglise en détresse Belgique
http://www.kerkinnood.be/
- Aide à l'Eglise en détresse Canada
http://www.acn-aed-ca.org/
- Aide à l'Eglise en détresse Suisse
http://www.aide-eglise-en-detresse.ch/
Traduit de l'anglais par E. de Lavigne
Je souhaite envoyer cette information á un amiPour la Société des missions africaines (SMA), l'Afrique est loin d'être tombée dans l'oubli. Cette organisation est présente sur le continent africain depuis plus de 150 ans.
Pour en savoir plus sur ces missionnaires et leur travail en Afrique, l'émission de télévision « Là où Dieu pleure » a interviewé Mgr Kieran O'Reilly.
Mgr O'Reilly a été consacré évêque de Killaloe, en Irlande, en août dernier ; avant cette nomination, il a été près de 10 ans supérieur général de la Société des missions africaines.
Q : L'Afrique a connu une explosion du catholicisme, passant de 1,2 million de fidèles en 1900 à plus de 140 millions aujourd'hui. A quoi attribuez-vous cette explosion de foi en Afrique ?
Mgr O'Reilly : Comme diraient beaucoup de mes amis évêques en Afrique, « c'est avant tout une bénédiction de Dieu et une grande grâce » de voir le nombre de baptêmes, d'adultes comme de jeunes, de voir le nombre de personnes qui s'approchent des autres sacrements.
Mais je pense que la réalité principale de l'Afrique est que, depuis son indépendance il y a entre 40 et 50 ans, nous avons assisté à un énorme développement de l'urbanisation dans ce pays. Avec la croissance des villes, beaucoup ont quitté les zones rurales pour se retrouver dans des villes, qui leur sont en grande partie inconnues, jusqu'à pouvoir intégrer les communautés déjà présentes. Très souvent, ces communautés maintiennent des liens avec les Eglises, ce qui explique que les gens déplacés des zones rurales intègrent immédiatement les structures de la vie de l'Eglise dans les zones urbaines.
Et sans doute le font-ils parce qu'il s'agit d'une réalité qu'ils connaissent dans cet environnement auquel ils ne sont pas du tout habitués ?
Oui, mais il existe aussi en Afrique un sens très fort des liens unissant les villages et les villageois qui sont déjà établis dans les villes. Les contacts sont immédiats. Vous vous déplacez peut-être géographiquement, mais pour vous retrouver avec des gens de votre région et de même origine.
Le travail missionnaire a-t-il changé à cause de l'urbanisation ?
Si je parle pour nous, pour notre institution missionnaire - puisque l'une de nos principales œuvres est l'évangélisation - ce travail a changé. Il évolue constamment en fonction de la réalité du nombre de personnes à qui nous avons à faire aujourd'hui. Et si on parle de chiffres, ceux-ci correspondent à la croissance démographique, considérable surtout dans l'Afrique sub-saharienne au cours des 30 dernières années et qui continuera de l'être : bonne santé, eau potable, autant de facteurs qui ont contribué à cette croissance. La réalité de l'expansion de l'Eglise est étroitement liée à la croissance de l'Afrique.
En effet, 90% de la population, dit-on, a moins de 24 ans. C'est donc un défi aussi pour l'Eglise. Comment envisagez-vous la pastorale des jeunes à présent ?
C'est un défi énorme. Une des choses qui m'a frappé quand je me suis rendu dans les grandes villes comme Kinshasa, Lagos, Abidjan, Nairobi, ou autres villes d'Afrique, est le nombre incalculable de jeunes - surtout ceux des écoles secondaires - et ensuite le nombre de personnes diplômées de l'université, mais qui se trouvent sans travail. On assiste à un formidable mouvement chaque jour. Il suffit de se rendre à Lagos pour voir ces foules de gens et la difficulté même pour l'Etat de fournir les services de base pour une population dont la croissance est aussi rapide.
L'infrastructure nécessaire est énorme. Donc pour nous en tant qu'Eglise, quand nous avons démarré, une des principales choses que nous avons faites a été de créer des écoles. Nous avons construit l'église et, tout de suite après, une école à côté - ou, comme cela arrive souvent dans les premières missions - l'église était l'école. Mais aujourd'hui, vu le grand nombre d'enfants qui doivent aller à l'école, l'Eglise n'est plus en mesure de le faire toute seule, et souvent l'Etat ne dispose pas des ressources suffisantes. Aussi nous devons apporter cette contribution spéciale parce que l'éducation est toujours et encore l'espoir.
Quelle est la solution ?
La solution est de ne pas perdre espoir. La solution est de s'engager. La solution est de continuer à travailler avec l'Eglise locale, travailler avec les groupes locaux, demander l'aide d'organisations comme l'Aide à l'Eglise en détresse, de généreux donateurs à l'étranger. Les gens pourraient dire : « Nous sommes fatigués de donner ». Non, on n'est jamais fatigué de donner ; c'est pour les enfants, pour leur avenir, c'est pour l'espérance. On ne peut jamais être fatigué de cela. Le défi est énorme, parce que la population continue de croître.
En 2050, dit-on, trois pays africains se classeront parmi les dix plus grands pays catholiques du monde : l'Ouganda, le Congo et le Nigeria. L'Eglise en Afrique est-elle l'avenir du catholicisme ?
C'est une question difficile. Je répondrais qu'une grande partie, mais pas tout, du catholicisme futur se trouve en Afrique et, par conséquent, il devrait y avoir, selon moi, une prise de conscience plus grande de la réalité africaine au sein de notre Eglise. Elle n'est pas très loin de Rome. Il suffit de traverser la Méditerranée, mais parfois cela peut paraître très loin. Ainsi est et sera la réalité démographique. Je pense donc qu'à tous les niveaux dans l'Eglise, il doit y avoir une réelle prise de conscience de ce fait et une planification dynamique en ce qui concerne cette réalité.
Quelle est la force de la foi africaine ?
Je pense que la force de la foi africaine vient des gens eux-mêmes, de la façon dont ils se sentent concernés par l'existence de Dieu, par la réalité de Jésus-Christ dans leur vie, et de la façon dont le christianisme est capable de puiser dans un riche contexte au sein de leurs cultures caractérisées par l'entraide, la générosité. Il y a un grand sens du partage - « ce qui est à nous appartient à tous » - alors que, peut-être, dans d'autres cultures nous sommes plus égocentriques. Là où cela est le plus visible, c'est à table. Il y a toujours de quoi manger pour tout le monde, ce n'est pas un problème, on mettra davantage de riz. Personne ne partira en ayant faim. Ils ont ce sens, si vous voulez, qui est le cœur de l'hospitalité et de l'accueil chrétiens. C'est très frappant quand vous parcourez l'Afrique. Il est toujours présent.
Quelle est la faiblesse de la foi catholique ?
Une de ses faiblesses est, je crois, de n'avoir pas su affronter assez vite certaines des réalités de l'environnement.
Par exemple ?
Un des phénomènes qui constituera toujours un problème est celui de la corruption. La corruption dans la société est une maladie terrible, qui provoque de terribles dommages à l'ensemble du tissu social. Des gens bien, qualifiés, ne réussissent pas à trouver du travail parce qu'ils ne donnent pas de dessous de table. Toute la structure du pouvoir peut être ainsi centrée sur des pratiques de corruption et de pots de vin. L'Eglise tente d'y remédier, mais c'est très difficile, parce que cette pratique est aujourd'hui tellement enracinée dans de nombreuses cultures et très souvent due, il faut le dire, aux dirigeants et aux étrangers, qui sont venus pour tirer profit de tout, notamment de l'extraction des ressources naturelles. Pour obtenir les meilleures conditions, ils n'hésitent pas à payer, et s'il n'y a pas de contrôles et de comptes dans le pays, tout s'écroule.
Passons à un autre sujet : nous avons parlé jusqu'ici de la croissance du catholicisme, mais l'islam aussi a connu une croissance. Un Africain sur trois se considère musulman. Quel défi cela pose-t-il à l'Eglise catholique en Afrique ?
Le plus grand défi est celui de réussir à travailler avec nos frères et sœurs qui vivent à la porte d'à côté. Notre église s'élève près d'une mosquée. Ils travaillent dans le même champ, prennent les mêmes bus. Par conséquent, une des choses les plus importantes est le respect mutuel. Ce respect doit être développé et s'accompagner d'une compréhension de notre part, et de leur part, des valeurs qui sont les nôtres et, ce faisant, on commence bien sûr à découvrir que nos valeurs sont communes, et qu'il existe une commune recherche de ce qui est bon et juste.
Le risque est - et l'a toujours été en Afrique avec ces deux grandes religions que vous avez mentionnées - que les éléments extrémistes des deux côtés cherchent à les exploiter à des fins politiques, sociales ou économiques pour tenter de déstabiliser une région, un gouvernement ou un ministère. Mais, selon moi, un des faits les plus importants survenus au cours des 30 dernières années est la grande avancée dans le processus de rapprochement et comment nous travaillons ensemble aux différents niveaux du gouvernement. Je sais qu'au Nigeria, lors des récentes émeutes dans l'Etat de Bauchi, le chef de l'Eglise catholique et l'imam se sont rencontrés immédiatement pour s'entretenir des évènements et trouver une solution. Il y a donc, de façon certaine, un grand mouvement vers une meilleure entente et un plus grand respect des positions réciproques, et vers la prise en considération de leurs modes et de nos modes respectifs de vivre et de travailler ensemble.
Le pape Benoît lui-même a évoqué avec force cette question du dialogue avec l'islam comme étant la solution à nombre des conflits qui semblent se déchaîner ?
Effectivement. Malheureusement, beaucoup de ces conflits sont « instrumentalisés », comme on dit, au profit de quelques politiciens ou de quelques personnes ; alors, tout le travail qui a été effectué sur le terrain est très rapidement réduit à néant, et il faut tout recommencer. Comme nous essayons de bâtir une société juste et que les valeurs de l'islam sur ce point sont les mêmes que les nôtres, nous y travaillons ensemble.
Le christianisme comme l'islam ont incorporé de nombreuses croyances traditionnelles africaines. Peut-on parler ici de syncrétisme ? On observe aussi un renouveau de ces croyances traditionnelles. Qu'en pensez-vous ?
C'est très intéressant. Il y a un renouveau, probablement en lien avec le Brésil et les divers cultes qui se sont développés dans ce pays. En lien aussi, je pense, avec les médias. Il existe un énorme marché de récits et de spectacles dans lesquels la sorcellerie a le beau rôle. Un phénomène aujourd'hui largement répandu en Afrique. Je le constate dans tout le pays. Il s'agit vraiment d'un énorme défi. A maints égards, cela peut venir d'une situation de grande pauvreté et chômage. Même les meilleures personnes, dans l'intérêt de leurs enfants, chercheront dans n'importe quelle direction. Ils iront n'importe où si leur enfant est malade. Qui ne le ferait ?
Par conséquent, la réponse, une fois encore, doit être l'éducation, une compréhension correcte de ce que l'Eglise catholique fait. C'est quelque chose dont nous sommes conscients : une formation approfondie de nos ministres, religieux et laïcs, sur les aspects de cette question. Et cette situation ne devrait pas nous ramener en arrière au temps où régnait la peur et où ces forces exerçaient un pouvoir démesuré sur la vie des personnes. Il ne doit pas en être ainsi. Ce risque est toujours présent dans les sociétés où dominent la pauvreté, la misère, le chômage.
Dans le document « Ecclesiae in Africa », Jean-Paul II affirme que l'heure de l'Afrique a sonné. Le croyez-vous ?
Oui, à certains égards. Au sein de l'Eglise, assurément l'heure est venue, à en juger par les statistiques que vous avez citées et le fait qu'elles devraient croître dans les 10, 20, 30 prochaines années. L'Afrique, malheureusement, avec le monde économique tel qu'il est - est de plus en plus marginalisée et exploitée dans une grande mesure uniquement pour ses ressources, comme on peut le voir avec ce que font les grandes puissances. Mais en ce qui concerne l'Eglise, je dirais que son heure est arrivée, et je crois que le pape Jean-Paul II avait compris que, dans l'avenir, l'Afrique sera un continent de plus en plus central - peut-être pas dominant, mais central pour la vie et la mission de l'Eglise.
Comment cela changera-t-il l'Eglise universelle ?
Pour le meilleur, je l'espère, parce que je suppose que la richesse de toutes nos églises, d'où qu'elles viennent, est la richesse de quelqu'un comme Paul qui a des racines quasi gréco-juives, les amène à Rome et introduit l'Evangile. C'est pourquoi, si nous pouvons inculturer intégralement l'Evangile en Afrique, l'Afrique redonnera à l'Eglise universelle une richesse que nous ne pouvons même pas imaginer. Et si nous pouvons voir le visage du Christ tel qu'il se manifeste dans leurs cultures, alors nous aurons une richesse que l'Esprit veut que nous ayons.
Que vous a apporté l'Afrique ?
Elle m'a donné le sens de la présence de l'esprit dans ses communautés. Les communautés que j'ai rencontrées sont les plus exaltantes et les plus humbles. Cette façon dont les gens peuvent s'entraider, partager sans compter. Ils se donneront avec la même générosité au service de l'Eglise. Ils sont incroyables. Ils aiment l'Eglise.
Propos recueillis par Mark Riedermann pour l'émission télévisée « La où Dieu pleure », conduite par la Catholic Radio and Television Network (CRTN), en collaboration avec l'association Aide à l'Eglise en Détresse (AED).
Sur le Net :
- Aide à l'Eglise en détresse France
http://www.aed-france.org/
- Aide à l'Eglise en détresse Belgique
http://www.kerkinnood.be/
- Aide à l'Eglise en détresse Canada
http://www.acn-aed-ca.org/
- Aide à l'Eglise en détresse Suisse
http://www.aide-eglise-en-detresse.ch/
Traduit de l'anglais par E. de Lavigne
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Il faut noter que cette célébration a été conjointement célébré avec la manifestation de la semaine de la vie consacrée avec pour modèle la bienheureuse Anuarite, ainsi que la célébration de la journée de prière pour la paix et la justice dans l’Eglise du Congo.
La messe a été célébrée par le représentant de l’ASUMA (Assemblée des Supérieurs Majeurs), un bénédictin de Mambré, concélébré par le P. Alfredo Nérés Combonien. Plusieurs religieuses et religieux y étaient présent ainsi que la fraternité « Marie Chaste ». Des dons de différentes natures ont été offerts pour aider les lépreux.
Sc. GAMENDE Aubert mccj.
ÉGLISE UNIVERSELLE ET ÉGLISES PARTICULIÈRES[1]
L'Eglise du Christ, proclamée une, sainte, catholique et apostolique dans le Symbole, est l'Eglise universelle, c'est-à-dire la communauté universelle des disciples du Seigneur, qui devient présente et agissante dans la particularité et la diversité des personnes, des groupes, des époques et des lieux. Parmi ces multiples expressions particulières de la présence salvifique de l'unique Eglise du Christ, on trouve dès l'époque apostolique des expressions qui sont en elles-mêmes Eglises, parce que, bien qu'elles soient particulières, l'Eglise universelle est présente en elles avec tous ses éléments essentiels. Elles sont par conséquent constituées "à l'image de l'Eglise universelle", et chacune d'entre elles est "une portion du peuple de Dieu confiée à un évêque pour qu'avec l'aide de son presbyterium il en soit le pasteur".
C'est pour cela que l'Eglise universelle est le Corps des Eglises; donc on peut aussi appliquer de manière analogique le concept de communion à l'union entre les Eglises particulières, et comprendre ainsi l'Eglise universelle comme une Communion d'Eglises. Parfois cependant, l'idée de "communion des Eglises particulières" est présentée de telle manière que la conception de l'unité de l'Eglise en est affaiblie dans sa dimension visible et institutionnelle. On en vient à affirmer que toute Eglise particulière est un sujet en lui-même complet, et que l'Eglise universelle est le résultat de la reconnaissance réciproque des Eglises particulières. Cette unilatéralité ecclésiologique, qui appauvrit non seulement le concept d'Eglise universelle mais aussi celui d'Eglise particulière, manifeste une compréhension insuffisante du concept de communion. Comme l'histoire elle-même le démontre, quand une Eglise particulière a cherché à obtenir son autonomie en affaiblissant sa communion réelle avec l'Eglise universelle et son centre vital et visible, son unité interne s'est brisée et, en outre, elle s'est vue menacée de perdre sa liberté face à de multiples forces d'asservissement et d'exploitation.
Pour comprendre le vrai sens de l'application analogique du terme communion à l'ensemble des Eglises particulières, il faut avant tout considérer que ces Eglises, en tant que "parties de l'unique Eglise du Christ", ont avec le tout, c'est-à-dire avec l'Eglise universelle, un rapport particulier d'"intériorité mutuelle", parce que dans chaque Eglise particulière "est vraiment présente et agissante l'Eglise du Christ, une, sainte, catholique et apostolique. Pour cette raison, "l'Eglise universelle ne peut être conçue ni comme la somme des Eglises particulières, ni comme une fédération d'Eglises particulières". Elle n'est pas le résultat de leur communion, mais elle est, dans son mystère essentiel, une réalité ontologiquement et chronologiquement préalable à toute Eglise particulière singulière.
En effet, ontologiquement, l'Eglise-mystère, l'Eglise une et unique, selon les Pères précède la création, et donne naissance à les Eglises particulières comme à ses propres filles; elle s'exprime en elles, elle est mère et non produit des Eglises particulières. En outre, chronologiquement, l'Eglise se manifeste le jour de la Pentecôte dans la communauté des cent vingt réunis autour de Marie et des douze Apôtres, représentants de l'unique Eglise et futurs fondateurs des Eglises locales, qui ont une mission tournée vers le monde: dès ce moment, l'Eglise parle toutes les langues.
Manifestant son universalité dès son origine, elle a donné naissance aux diverses Eglises locales, comme à des réalisations particulières de l'Eglise une et unique de Jésus-Christ. En naissant dans et de l'Eglise universelle, c'est d'elle et en elle qu'elles ont leur ecclésialité. Par conséquent, la formule du Concile Vatican II: l'Eglise dans et à partir des Eglises (Ecclesia in et ex Ecclesiis), est inséparable de cette autre formule: les Eglises dans et à partir de l'Eglise (Ecclesiae in et ex Ecclesia). La nature de mystère de ce rapport entre Eglise universelle et Eglises particulières est évidente; ce rapport n'est pas comparable à celui qui existe entre le tout et les parties dans tout groupe humain ou société purement humaine.
Tout fidèle, par la foi et le Baptême, est inséré dans l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique. On n'appartient pas à l'Eglise universelle de façon médiate, à travers l'appartenance à une Eglise particulière, mais de façon immédiate, même si l'entrée et la vie dans l'Eglise universelle se réalisent nécessairement dans une Eglise particulière. Dans la perspective de l'Eglise comprise comme communion, l'universelle communion des fidèles et la communion des Eglises ne sont donc pas conséquence l'une de l'autre, mais constituent la même réalité vue selon des perspectives différentes.
En outre, l'appartenance à une Eglise particulière n'est jamais en contradiction avec la réalité qui veut que dans l'Eglise personne ne soit étranger: dans la célébration de l'Eucharistie tout particulièrement, tout fidèle se trouve dans son Eglise, dans l'Eglise du Christ, en faisant abstraction de son appartenance ou de sa non-appartenance, du point de vue canonique, au diocèse, à la paroisse, ou à l'autre communauté particulière où cette célébration a lieu. En ce sens, restant sauves les déterminations nécessaires de dépendance juridique, celui qui appartient à une Eglise particulière appartient à toutes les Eglises; en effet, l'appartenance à la Communion, comme appartenance à l'Eglise, n'est jamais purement particulière: elle est toujours universelle par sa nature.
Sc. GAMENDE Aubert mccj
Le troisième jour de prière pour l’unité des chrétiens est célébré aujourd’hui à l’Eglise CBCO, entendu : Communauté Baptiste du Congo. Cette célébration a rassemblé les chrétiens de l’Eglise Catholique de la paroisse St-François de Salles, CBK, CBCO, témoins de Jéhovah et ceux de l’Armée du Salut.
« L’Evangile a besoin d’argent pour se déplacer » disait le pasteur. Par cette phrase, il a invité l’assemblée à mettre tout en commun : quête et offrandes. Viennent enfin les annonces dites par un membre du comité œcuménique, une quête spéciale pour une activité caritative du comité et la prière finale.
En effet l’ambiance était bonne. Tous les scolastiques y étaient présents ainsi que leurs formateurs, sauf le père Alfredo qui était resté veiller sur la maison. On voyait dans les gestes de ceux qui étaient là un réel désir de l’unité. Puisse le Seigneur consolidé ce qu’Il a commencé dans le cœur de chacun. La prochaine rencontre aura lieu en la paroisse St-François de Salles.
UNIS DANS L’ENSEIGNEMENT DES APOTRES
LA COMMUNION FRATERNELLE
LA FRACTION DU PAIN ET LA PRIERE
Aujourd’hui au scolasticat Bienheureux Isidore BAKANJA de Kintambo/ KINSHASA, a débuté comme dans tout le monde chrétien la semaine de prière pour l’unité des chrétien. Cette semaine sera vécue de manière spéciale, animée par des textes bibliques prévus pour la circonstance.
Voilà pourquoi ce soir encore, d’après notre rythme vital le scolasticat nous permet de faire la prière du chapelet à la place des vêpres. Ainsi, le confrère qui était d’office nous a aidés à prier pour les différentes confessions religieuses. Dans son introduction au chapelet, Dénis nous a présenté la venue de l’Esprit par l’intermédiaire de la vierge Marie mère de tous les chrétiens unis autour du Christ-Jésus, symbolisé par la bougie. Tous, étaient unis les uns aux autres à la manière des chrétiens de la première communauté.
Sc. GAMENDE Aubert
Mgr Christophe, dites-nous une paroleLe 29 octobre de chaque année, depuis l’année 1996, nous célébrons l’anniversaire de l'assassinat de Mgr Christophe Munzihirwa. Voilà 14 ans que ce pasteur et prophète a rejoint la Maison du Père. Nous avons beaucoup de choses à dire de lui, mais nous choisissons écouter ce qu’il veut nous dire dans la situation actuelle de notre pays. Dites-nous une parole, Monseigneur. Dans son dernier message de Noël en 1995, on découvre la conviction qu’il a de la paix dans le Christ. Il nous parle avec ces mots : « La paix du Ressuscité est la force de l’Eglise dans son chemin sur la terre, avant d’être la joie céleste, dont nous avons un avant-goût dans l’espérance. La paix véritable a ses exigences : elle ne peut pas être une solution facile, une démission, un parti pris de vouloir à tout prix éviter les tensions nécessaires afin que la foi se fortifie. Jésus, Prince de la paix a refusé une paix comme celle-là… Jésus n’a pas voulu donner la paix comme le monde la donne (Jn 14,27) : la paix qu’il nous laisse est un levain, une espérance et non un repos dans la tranquillité. Toujours menacée, toujours en question, la paix d’ici bas est un effort et non pas une réussite. Mais l’espérance ne déçoit point (Rm 5,5) ; l’espérance n’est pas une prévision, mais la certitude de la fidélité de Dieu… Malgré l’angoisse et les souffrances, le chrétien, qui est persécuté à cause de la justice, trouve la paix spirituelle dans son assentiment profond et total à Dieu, en accord avec la vocation qui le conduira peut-être à la mort ; avec le désir et l’espoir que ses ennemis se convertiront un jour à l’amour de toute l’humanité. » (Mgr Christophe Munzihirwa. Evêque et martyr du Congo, p.57). De ces paroles nous sentons le désir profond qui a animé Mgr Christophe jusqu’à la veille de sa mort : travailler pour la paix en sachant que c’est Jésus qui donne la vraie paix ; et donc la paix pour laquelle il œuvre implique la conversion de ses ennemis. Dans la Nouvelle revue théologique, 2004, 214-215, Jean-Marie Vianney Kitumaini commente ce combat pour la paix de la manière suivante : « Fortement ancré dans la tradition patristique, Mgr Munzihirwa fonda sa conviction sur la conception augustinienne de la paix comme condition de bien être où l’homme aspire à une vie harmonieuse avec son milieu naturel et avec ses semblables, dans le respect de ses droits imprescriptibles. » la paix n’est pas pour lui silence des armes de guerre ; elle est en premier lieu une répression en nous des énergies belliqueuses. « Toucher à la paix c’est-disait-il plus que toucher à un problème ; c’est même plus que toucher à l’homme ; c’est toucher à Dieu, à celui que saint Paul nous présente comme étant lui-même notre paix (Eph 2,14) ». Dans cette perspective, on voit avec évidence de quelle arme s’est servi l’Evêque de Bukavu pour défier la guerre qu’il sentait désormais à la porte : c’est par l’amour, la solidarité, l’unité et le pardon qu’il est possible de braver les forces du mal.
Mgr Christophe, dites-nous une paroleLe 29 octobre de chaque année, depuis l’année 1996, nous célébrons l’anniversaire de l'assassinat de Mgr Christophe Munzihirwa. Voilà 14 ans que ce pasteur et prophète a rejoint la Maison du Père. Nous avons beaucoup de choses à dire de lui, mais nous choisissons écouter ce qu’il veut nous dire dans la situation actuelle de notre pays. Dites-nous une parole, Monseigneur. Dans son dernier message de Noël en 1995, on découvre la conviction qu’il a de la paix dans le Christ. Il nous parle avec ces mots : « La paix du Ressuscité est la force de l’Eglise dans son chemin sur la terre, avant d’être la joie céleste, dont nous avons un avant-goût dans l’espérance. La paix véritable a ses exigences : elle ne peut pas être une solution facile, une démission, un parti pris de vouloir à tout prix éviter les tensions nécessaires afin que la foi se fortifie. Jésus, Prince de la paix a refusé une paix comme celle-là… Jésus n’a pas voulu donner la paix comme le monde la donne (Jn 14,27) : la paix qu’il nous laisse est un levain, une espérance et non un repos dans la tranquillité. Toujours menacée, toujours en question, la paix d’ici bas est un effort et non pas une réussite. Mais l’espérance ne déçoit point (Rm 5,5) ; l’espérance n’est pas une prévision, mais la certitude de la fidélité de Dieu… Malgré l’angoisse et les souffrances, le chrétien, qui est persécuté à cause de la justice, trouve la paix spirituelle dans son assentiment profond et total à Dieu, en accord avec la vocation qui le conduira peut-être à la mort ; avec le désir et l’espoir que ses ennemis se convertiront un jour à l’amour de toute l’humanité. » (Mgr Christophe Munzihirwa. Evêque et martyr du Congo, p.57). De ces paroles nous sentons le désir profond qui a animé Mgr Christophe jusqu’à la veille de sa mort : travailler pour la paix en sachant que c’est Jésus qui donne la vraie paix ; et donc la paix pour laquelle il œuvre implique la conversion de ses ennemis. Dans la Nouvelle revue théologique, 2004, 214-215, Jean-Marie Vianney Kitumaini commente ce combat pour la paix de la manière suivante : « Fortement ancré dans la tradition patristique, Mgr Munzihirwa fonda sa conviction sur la conception augustinienne de la paix comme condition de bien être où l’homme aspire à une vie harmonieuse avec son milieu naturel et avec ses semblables, dans le respect de ses droits imprescriptibles. » la paix n’est pas pour lui silence des armes de guerre ; elle est en premier lieu une répression en nous des énergies belliqueuses. « Toucher à la paix c’est-disait-il plus que toucher à un problème ; c’est même plus que toucher à l’homme ; c’est toucher à Dieu, à celui que saint Paul nous présente comme étant lui-même notre paix (Eph 2,14) ». Dans cette perspective, on voit avec évidence de quelle arme s’est servi l’Evêque de Bukavu pour défier la guerre qu’il sentait désormais à la porte : c’est par l’amour, la solidarité, l’unité et le pardon qu’il est possible de braver les forces du mal.
Et moi, quelle est l’arme que j’utilise pour le combat de la paix ? Ne suis-je pas tombé dans le « Qui veut la paix prépare la guerre ? » Et si tel est le cas quelle est la guerre que je mène pour que règne la paix dans le monde ?
« …Et les envoyant deux par deux en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller… » Lc 10,1
Le samedi 22 janvier 2011 a été, pour l’Institut saint Eugène de Mazenod et l’Institut africaine des sciences de la mission, un jour de fête et de joie. Un événement était à célébrer : l’envoi en mission des missionnaires qui arrivent pour travailler en République démocratique du Congo et les missionnaires qui se préparent pour aller sous d’autres cieux. Neuf missionnaires ont été envoyés au cours de la messe célébrée par Son Excellence Mgr Joseph MOKOBE, évêque du diocèse de Basankusu. Elle était chantée par les scolastique sacramentains.
Dans son homélie, Mgr a d’abord commencé par exprimer sa joie de célébrer cette eucharistie qui est un moment d’être ensemble pour s’interpeller sur la mission qui nous est confiée par le Christ Jésus. Il a ensuite commenté la Parole de Dieu tirée de l’Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10, 1-12 l’envoi des 72 disciples. Il a insisté sur le premier verset où nous lisons ceci : «Après cela, le Seigneur désigna soixante –douze autres et les envoya deux par deux en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller. »
Et pourquoi ne s’y est-il pas rendu ? A cette question que devait se poser celui qui suivait l’homélie avec attention, le prédicateur y a répondu en en décrivant le contexte dans lequel se trouve ce passage. C’est celui de la montée décisive de Jésus à Jérusalem, la montée vers sa souffrance en obéissant au Père, pour la réalisation de sa mission et pour traduire l’amour dont le Père nous a aimés afin que nous retrouvions notre dignité d’être crée à l’image de Dieu. En rappelant le dernier synode africain, Mgr a fait l’effort de nous faire entendre Jésus qui disait au 72 : « Moi je vais à Jérusalem et vous allez…en Afrique, allez crier la justice, le pardon, la réconciliation, dans le contexte de pauvreté ; allez travailler pour l’unité ? Allez-y en Eglise. Il ne laissera pas passer sous silence ce à quoi le Pape nous invente dans Novo millenio ineunte au n°58 en disant que nous ne devons pas rester les admirateurs de ce que nos devanciers dans la mission ont fait, il faut être aujourd’hui des artisans parce que le même Esprit qui les a conduits et le même qui continue son œuvre aujourd’hui à travers chacun de nous. Il a fini son homélie en en invitant chacun des missionnaires envoyés à laisser son cœur ouvert à ouvert à l’Esprit C’est lui (l’Esprit) qui dira ce qu’ il faut faire, ce qu’il faut dire et où il faut aller ; et en demandant l’intercession de la Vierge Marie.
Après cela, il est passé à la cérémonie de l’envoie. Suivra ensuite pour finir les différents mots de circonstances. Ils passeront l’un après l’autre le doyen de l’Institut, le P. Recteur et le représentant des finalistes. La messe s’est clôturée dans la joie et les chants.
Les Ecclésiastiques du Diocèse de DUNGU-DORUMA dénoncent le théâtre des crimes
Mémorandum des Ecclésiastiques du Diocèse de DUNGU-DORUMA
«Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain» (Ex 20, 16). «La VERITE EST TETUE».
Alerte des ecclésiastiques du Diocèse de Dungu-Doruma à l’intention du gouvernement central, aux élus du peuple tant provinciaux que nationaux de la circonscription électorale et à la communauté internationale.
I. INTRODUCTION
Nous, ecclésiastiques (prêtres, religieuses et religieux) du Diocèse de Dungu-Doruma, sous la conduite de notre pasteur, sommes réunis ce samedi le 22/01/2011 dans l’enceinte du presbytère de la Paroisse Cathédrale Saints Martyrs de l’Ouganda de Dungu-Uyé, afin de passer à peigne fin les différents événements qui ont martyrisé notre peuple et nous-mêmes(incursions de la LRA, assassinats, enlèvements, mutilations, etc.) culminés pour ce jour par l’assassinat de la Révérende regrettée Sœur Jeanne YENGANE, médecin optométriste par surcroît. Paix à son âme! Trop, c’est trop![1]
II. CONSIDERATIONS
Au terme de notre rencontre après débat, réflexion et analyse fouillée, nous émettons les considérations suivantes:
2. 1. Pour l’amour de notre peuple nous ne pouvons pas nous taire[2] face à la banalisation des faits (présence des rebelles LRA et leurs attaques) par le gouvernement central à travers ses déclarations qu’il n’y a plus que 18 éléments LRA et que ceux qui sèment la mort sont des «Bandits locaux» ou que la population a des accointances avec la LRA.
2.2. Des indices fiables et vérifiables à notre possession nous portent à croire qu’il y a une confusion voulue et entretenue entre les tenants du pouvoir en R.D. Congo, le gouvernement Ougandais et la communauté internationale en tenant compte du slogan qui circule au sein des éléments de force d’interposition: «No Joseph Kony, No Job», soulignant ainsi la volonté délibérée de pérenniser la situation conflictuelle afin que, sur les tombes de nos frères et sœurs, qu’ils construisent leur bonheur.
2.3. Dans les Uélés, nos forêts et savanes sont envahies non seulement par la présence des troupes armées en l’occurrence la LRA, l’UPDF et FARDC mais aussi par les éleveurs nomades communément appelés «Mbororo», brouillant ainsi d’établir la responsabilité des faits, des actes très peu louables que nous avons enregistrés, qu’on enregistre et qu’on enregistrera, sur la population et sur nous-mêmes!
2.4. Selon l’information à notre possession, les éléments de l’UPDF sont bien équipés, en logistiques (équipement, soldes, rations) par rapport aux forces républicaines et loyalistes que sont nos frères, les éléments de la FARDC. Ces faits constituent une source de mécontentement et de désengagement. Parmi ces derniers, les membres des UPDF présents sur le territoire de la RDC, il y a des ex-LRA et aussi le haut commandement des opérations de UPDF contre la LRA est assumé par un ex-LRA, ce qui porte de nouveau en confusion et la volonté réelle d’en finir avec la LRA.
2.5. Nous sommes convaincus que la communauté internationale sait, connaît où se trouve le chef de file des rebelles Ougandais, Joseph Kony, et dispose des moyens performants, sophistiqués et modernes pour pouvoir le capturer et le mettre hors d’état de nuire afin d’arrêter de faire de notre circonscription un théâtre des atrocités légendaires et qu’il soit traduit en justice.
2.6. Nous faisons aussi remarquer que les agents des différents organismes tant nationaux qu’internationaux bénéficient plus d’argent des bailleurs de fonds par une bureaucratie parfois sans objet que les peuples meurtri. Les malheurs des uns font les bonheurs des autres, dit-on parfois.
2. 7. Nous constatons avec consternation le silence coupable voire complice de nos élus tant provinciaux que nationaux face aux misères des électeurs qui les ont hissés au pouvoir pour parler en leur nom.
2. 8. Nous craignons que la révision du fichier électoral puisse être hypothéquée et entravée suite à des nombreuses incursions qui sèment la torpeur dans notre entité. Les éléments de la LRA sont là. Ils sont présents. Les faits sont parlants. Il y a des morts, des blessés, des portés disparus! La vérité est têtue! Ne portez pas de faux témoignage!
III RECOMMANDATIONS
Eu égard à tout ce qui précède nous rappelons et recommandons:
3.1. Au gouvernement central:
• La FARDC a pour mission de défendre l’intégrité du territoire national et les frontières et sont républicaines (cf. art. 187 et 188 de la constitution).
• De cesser la banalisation par la négation de la présence des forces nocives (LRA) au sein de notre entité en parlant des «bandits locaux» ou d’accuser à tort la population d’être en intelligence avec les rebelles ougandais LRA.
• De prendre des dispositions nécessaires afin d’écarter la confusion qui règne sur le terrain entre les éléments LRA, FARDC et UPDF quant à l’établissement de responsabilité des actes criminels…
• De renforcer les éléments de la FARDC en logistiques (équipements, ration, solde, véhicules…) afin de bouter dehors l’ennemi et d’occasionner le retrait des UPDF sur notre territoire, car le Congo est un pays souverain (cf. Constitution de la RDC, exposé des motifs).
• De créer une commission d’enquête mixte pour élucider les circonstances de la mort de la Sœur Jeanne YENGANE, afin de permettre la poursuite judiciaire de l’auteur (ou les auteurs) dans le cadre de la lutte contre l’impunité (cf. Constitution de la RDC, exposé de motifs).
3. 2. Aux élus provinciaux et nationaux
• Ils étaient élus par le peuple pour le peuple en sachant que la souveraineté y est investie dans le peuple et exercée directement par lui ou par ses représentants désignés au cours d’élections libres.
• Qu’ils puissent élever leur voix face aux misères de leur peuple au risque qu’ils soient taxés de complices, compte tenu de leur silence coupable et d’être sanctionnés aux cours des élections prochaines.
3. 3. A la communauté internationale
• De faire pression sur le gouvernement congolais comme pays souverain de prendre sa responsabilité en main pour sécuriser la population face à la menace de la LRA.
• D’appuyer le gouvernement congolais en équipant les éléments de la FARDC en logistiques (afin de bouter l’ennemi hors de notre territoire) v De créer un tribunal pénal spécial pour juger les auteurs des crimes et leurs complices qui ont massacré et massacrent les paisibles citoyens dans cette partie de la République.
• De capturer le chef rebelle Joseph Kony afin de mettre fin au théâtre criminel installé dans notre région puisqu’elle dispose des tous les moyens.
• De s’occuper plus des déplacés, des victimes des affres de la guerre au lieu de développer une bureaucratie opulente au détriment de ce peuple meurtri.
Nous terminons en confiant notre peuple à la protection divine par l’intercession de la Vierge Marie, de la Bienheureuse ANUARITE, du Bienheureux BAKANJA et de la regrettée Sœur Jeanne YENGANE.
Nous ecclésiastiques du diocèse de Dungu-Doruma


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[1] Cf. J’ai vu la misère de mon peuple (Ex 3, 7) Trop, c’est trop. Message des évêques de la CENCO membre du comité permanent aux fidèles Catholique; aux hommes et femmes de bonne volonté (15 Fév. 2003). [2] Cf. Pour l’amour de mon peuple, je ne me tairai point (cf Is. 62,1). Message du comité permanent des évêques de la R.D. Congo aux fidèles Catholiques et aux hommes de bonne volonté (14 Fév. 2004).